photos S.M. & D.G
Sicile & Siciliens
Palerme, délabrée, sale, ordurière, bref, magnifique !
Une Italie rêvée où rien n’a vraiment changé depuis les années cinquante.
Le caricatures d’ I mostri (1963) prennent l’espresso sans se presser. Cigarette au bec, gourmette au poignet et certitudes dans le regard.
Si tu veux l’Italie de Federico, prends la Sicile où tout va bien de travers. Trous de mémoire et cassis dans les routes.
Nid de poules un peu vulgaires au yeux sombres éteints par la discorde et les affaires de tribus, mille heures perdues dans d’infinies négociations circulaires et téléphoniques à la caisse du supermarket sans cesser de scanner les articles des ménagères sucrées.
Trop de kilos dans ces ventres et ces cuisses piquées sur des parodies de Louboutin.
Un soleil d’une autre galaxie couvre ces fabuleuses imperfections.
Arrivé sur cette planète on enlève le casque tout étonné de respirer le même oxygène ennuyeux de notre terre maternelle.
Premières impression de Sicile.
D de Walburge. L
Palerme, cinq heures du mat…et plus tard dans la journée
Les catacombes des Capucins. Palerme
Vers San Vito Lo Capo
Erice - Trapani - Marsala - Salines Ettore e Infer|sa
Vers Agrigente par Salemi - Corleone…

Quelques semaines avant mon départ, mes lectures me portent vers le pays que je vais visiter ou traverser.
La Sardaigne m’a fait découvrir Milena Angus et ses chroniques familiales aussi fermées que son île est ouverte, la Sicile et sa tête de proue Goliarda Sapienza, avec une autre chronique familiale « l’art de la joie » , furent d’excellentes fréquentations littéraires.
Le hasard m’a fait découvrir un roman peu connu d’Alexandre Dumas « le Speronare ». Récit d’un voyage en bateau de Naples vers les côtes de la Sicile ( l’ex royaume des deux Siciles d’avant le Risorgimento).
Le roman date de la moitié du XIX siècle. La description des matelots et du capitaine du Speronare et la vie à bord du navire; la visite de Messine, Syracuse, Catane et son ascension de l’Etna puis d’Agrigente et de sa « Vallée des Temples » et enfin son émerveillement sur la vivante Palerme vous donnent envie de le suivre pour un autre tour de cette île plus de deux cents ans après son joyeux périple.
Comme souvent avec Dumas le récit est truffé de fables et de ré-interprétations de certaines vérités historiques. Comme souvent la truffe est rare et relève discrètement le plaisir de goûter aux histoires savoureuses de notre auteur des « Trois Mousquetaires » et accessoirement des Tagliatelles al Tartufo.
NB: Dumas disait qu’il violait l’histoire mais que c’était pour lui faire de beaux enfants…
D
Agrigente
Modica - Scicli
