Vers Levant
Juillet 2021
Au terme d'une longue discussion avec moi-même je décide de repartir pour quelques kilomètres de dépaysement.
Ce sera une fois de plus vers le Levant. L'ouest est monopolisé par les découvreurs de l'Amérique ou des Indes. Pareil.
On me laisse l’Est.
Pour ma génération ce bloc communiste a été longtemps vu gris, banal et ennuyeux.
En 1980 nos visites ont tiré ce genre de conclusion mais le gris est une belle couleur et l'ennui est un but honorable. En 2021.
En trois générations ce gris s'est effacé et les clinquantes imitations de nos erreurs ont un charme désuet qui rivalise avec ce qui manque quand on a tout.
J'ai pris rendez-vous avec mon Amoureuse le 4 aout au bout d'un terminal de Tirana.
Capitale d'une nation improbable qui nous a fait rire de désespoir sous la dictature d'Enver Hoxha (prononcez « Hodja »). Président élu pendant 45 ans à plus de 99% par sa femme et ses filles.
Drôle d'endroit pour une rencontre.
Je pars donc la rejoindre.
Avec J. un ami de mon âge encore jeune. Je ferai une partie du chemin.
Tout commence par une longue traversée germanique. De cette belle Allemagne verte et ondulée semée de têtes blondes et d'épis de blé.
D'usines aussi. Un peu de misère dans ce Sud.
La prononciation Bavaroise ou Tyrolienne est iodlante. C'est compliqué même pour un ancien soldat de l'armée d'occupation belge en Allemagne.
Puis vint la Suisse et ses Suisses. Alignés et tranquilles. Jaloux de leur croix sur fond rouge qui flotte. Et pourtant on cherche les socialistes et ils ne sont pas tous catholiques. Cette partie de la Suisse alémanique est, paraît-il, considérée comme la Suisse de la Suisse. Comme un Belge est considéré par un Français et un Limbourgeois déconsidéré par un flamand de Flandres. C'est un peu le Texas de l'Amérique. Une bande à part. Je comprends, à l'atonalité des paysages, la formidable productivité des Zurichois.
Quand on n’est pas heureux dehors, on travaille dur pour être bien dedans.
Ce n’est pas pour ça qu'on est heureux en-dedans.
Ici aussi mon allemand ne m'est pas d'un grand secours. Comme en Flandres, on doit surement sous-titrer les interviews du gars sur son tracteur car à part ses cousins, quelques voisins, frères ou sœurs (beaucoup de consanguinité à ces altitudes), on ne doit pas comprendre son sabir à plus de 3 kilomètres de ses bottes (de paille).
Des fois, le soleil arrange tout.
Là, il pleut depuis deux jours. Une belle pluie bretonne, les grosses gouttes en plus.
Enfin la montagne !
Tout s'arrange, à part la taille des gouttes.
Quand ça monte, impossible de garder les yeux dans la poche. Alors pour récompense, on a droit à un arc-en-ciel vu d'en haut. Une Première pour moi.
Tout se mélange. Les Suisses parlent italien, les italiens parlent allemand et moi dans mon casque, je ne parle pas. Je regarde à tous les râteliers. C'est un des plaisirs du voyage à deux roues : personne à qui parler. Pendant des heures et des jours. A l'étape on cause de tout et du rien surgit devant nos roues : c'est une montagne, une loutre, une jolie silhouette. On partage le film de la journée. On y a vu ce que l'autre ne pouvait y voir. Les souvenirs s'impriment sur un support léger. Les couleurs s'effacent vite, les impressions restent. Tant de choses vues, indicibles que l'on ne partage qu’entre pratiquants.
Des cartes postales défilent.
La 3 D, avec au fond des vallées des trains miniatures et des fourmis qui s'agitent à la sortie des écoles.
La magie d'un panorama est complète quand un clocher, un château, une tour se déplacent plus vite que la montagne qui lui sert de fond d'écran. Le jeu de profondeur est remarquable quand tous les éléments coulissent à des vitesses différentes comme dans un jeu d'enfant que l'on déplie pour admirer un décor complet.
Ah ! la montagne. Toujours semblable, jamais pareille. Non, ça c'est la mer selon le poète.
La Slovénie.
C'est un pays qui connait son heure de gloire le soir de l'Eurovision. Avant, on ne sait pas où c'est, après, on ne sait plus que ça existe.
La frontière est traversée par un sombre jour de pluie intense.
La route est à pic et large conne une cabine de douche. Les tournants multiples et il faut éviter les branches que la tempête chasse sous nos roues. Il fait nuit à 16h00 sous les frondaisons. Pas simple mais ça fait des souvenirs.
Pays petit, inconnu. Et pourtant. La montagne est fendue toute droite et fait apparaitre la trace des millénaires qui ont formé cette queue d'Alpes.
Les routes sont de magnifiques serpents qui saignent ce territoire grand comme une Belgique qui aurait poussé à l'envers. Les journées seront variées avec une alternance de pluie, d'orages, d'averses et de flotte.
Ljubliana
Capitale sympathique de la Slovénie aux toits de tuiles rouges et vertes. La modernité a pris le pas. Seul un petit carré de vieille ville rend la chose agréable. Un château au-dessus, des glaciers en dessous (ceux des cornets, pas ceux qui fondent), un piétonnier, une rumeur et des odeurs de cuisine. Une remarquable galerie entièrement dédiée à la photographie vend des tirages modernes et anciens de très bonne tenue artistique. Pas des posters d'hommes noirs et musculeux qui étreignent un bébé pâle (peut être mort ?) en noir et blanc pour faire art & contraste.
Que d'eau et peu d'espoir de trouver un ciel plus clément. Les nouvelles de Belgique sont tragiques alors on se dit que nous on flotte par plaisir. Ça console.
Une traversée du pays en noir et blanc. Le sombre du ciel a l'air de s'éteindre et de prolonger la nuit, le clair des flancs de montagnes comme découpées la veille par un canif monstrueux. Magnifique et tragique sous les bourrasques. Les lacets sont pavés. Ils luisent et ne présagent pas d'une adhérence de Chokotoff. Prudence une fois de plus. A l'abri d'un hôtel d'altitude servant un petit-déjeuner roboratif on se demande si cette météo est une malédiction ou une chance.
Certes la piètre visibilité ne nous laisse pas profiter pleinement des paysages somptueux mais ces difficultés ne se rangeront-elles pas plus facilement dans nos tiroirs à souvenirs ?
La Croatie. (C’est eux qui votent pour la Slovénie à l’Eurovision)
Nous nous extirpons de la péninsule hyper touristique d'Istrie par un ferry qui nous amène sur une île qui elle-même nous donne le droit de reprendre un ferry qui lui-même etc.
Iles du soleil et de la mer. Derrière les bouées, canards, pirogues multicolores, gonflables, à voile et à senteurs, il y a des humains, des transats et des pizzas à la vanille ou aux câpres. Peu de Croatie dans cette ferraille de plaques allemandes, autrichiennes, slovènes et parfois...HR. Curieusement, cette abréviation n'est pas celle d'une vague république récemment libérée du joug soviétique. HR est le symbole apposé sur les voitures indigènes: República Hravastka. En français : Croatie. Qui dit mieux ?
Quelques jours sur ces îles donnent l'envie de voir plus de la Croatie. Bien plus que cette magnifique Costa de l'Est. Ce n'est pas une question de gout, les paysages sont tellement beaux qu'on souffre de les voir bombardés de marinas, cités balnéaires et terrasses au rythmes binaires qui vrillent les oreilles de nos yeux.
Et la route ?
Aucune frayeur depuis le premier jour. Les trombes, ça calme les plus téméraires. J. et moi possédons la même moto avec une capacité d'essence identique. Nous pouvons parcourir plus de 400km sans ravitailler. Je parle du réservoir de la moto bien sur. Nous avons le même âge et une prostate qui sollicite souvent les arbres. Nous n'avons pas d'exigences culinaires et s'il faut sauter un repas, ce n'est pas un sujet de discussion. C'est un partenaire de voyage idéal. Et c'est indispensable car ce que nous faisons n'est pas simple et demande tolérance et patience ou alors perte de temps d'énergie et friction possible dans les choix. Tout lui va et s'il ne me suivra pas plus loin que la Croatie, c'est un choix que nous avions fait dès le départ. Il s'en est retourné vers ses terres de la Basse Meuse et moi je continue.
La suite. je suis seul.
On passe d'un univers carrossé à un univers cabossé.
Diffusé en documentaire ça donnerait "Banja Luka, trente ans et plus encore". Cette région a été victime de la guerre civile à laquelle, nous européens, n'avons rien compris.
Pendant plus de 50 kilomètres une maison sur deux est trouée, à moitié effondrée ou à moitié réparée. C'est une chose de regarder une élégante personne à la Télé du 20 heures nous parler de la situation aux frontières contestées de l'ex-Yougoslavie mais passer sur les routes étroites de cette région pour y voir trente ans plus tard les dégâts que les Serbes ont fait à cette population majoritairement catholique laisse peu de place à l’espoir.
Jusqu'à la frontière Bosniaque (eux ne votent jamais pour la Croatie à l'Eurovision), ruine après ruine, le paysage bucolique, ondulé, vert et tendre est parsemé par ces cicatrices encore souvent vives.
Dans beaucoup de jardins on peut voir les cellules de relogement d'urgence fournis par l'UN. Certaines sont aménagées de façon permanente et parfois coquettes.
La Bosnie Herzégovine.
Elle pointe ses premiers minarets dès le passage de la frontière et l'appel du Muezzin surprend dans cette ambiance encore européenne. Curieuse Bosnie.
BIH en français sur les voitures (j’ignore s'ils participent à l'Euro du monde de foot, au Tour de France des camés du dérailleur ou aux courses de chansons idiotes).
La première fois que j'ai entendu Bosnie, c'était à Brisbane.
Je travaillais volontairement (ça veut dire pour des clopinettes) dans une école. l'IT de cette école était un réfugié bosniaque. En 1995, à 12 ans, T. avait voyagé seul hors de Bosnie à feu et à sang. Il avait atterrit dans un camp en Allemagne puis transféré en Australie qui avait généreusement accepté la moitié de son quota obligatoire de réfugiés mineurs. Il avait eu de la chance car L'Australie n'est pas très généreuse avec l'autre moitié. Le gamin avait fait son trou à Brisbane et grâce à cette école ou nous étions collègues ou presque il avait appris un métier. Ensuite il y avait été engagé en tant qu'IT.
Nous avons sympathisé. Musulman, il vivait avec sa maman et attendait qu'on le marie à une inconnue. Ce qui fut fait quelques mois après notre départ d'Australie. Plus tard encore, il répudia la jeune mariée car elle ne pouvait pas lui donner de descendance. Ca ne pardonne pas au pied des minarets.
Je m'égare et vous aussi.
Bref, il me parla de son pays qu'il avait put re-découvrir quand il retourna y chercher sa maman.
Musulman il jeunait et pratiquait le ramadan. Parlait de faire son Hadj.
Un jour, il m'emprunta un micro-cravate que j'avais amené de Belgique. Quand il me le rendit il me fit voir en vidéo à quoi il servit. T. était l'organisateur/animateur du concours "Miss Bosnie" organsié par la communauté bosniaque d'Australie.
Je peux affirmer que sur les images il n'y avait pas de "voiles sur les filles" et que les enfants d'Allah avaient le talent et les mensurations qui dépassaient des bouts de tissus enrobant leur féminité. Talons hauts, maquillage de circonstance et regard qui ne laisse aucun doute sur l'envie de ceindre la ceinture. Rien de très casher, pardon de halal.
Cette anecdote pour résumer la mentalité de ce petit pays qui se perçoit dès le passage de la frontière.
Si la majorité des habitants est musulmane : aucun voile ni tchador dans les rues. Si les minarets pointent : autant d'églises catholiques ou orthodoxes dans le paysage.
Un zeste de tolérance dans cette région où naguère les supporters d'un croissant et ceux de croix ont réglés leurs comptes à coup d'obus de 105mm, de fosses communes bref de ce qui a ressemblé à un génocide et par là a obligé des milliers de T. à fuir.
Pas d'angélisme, simplement le plaisir rare d'entendre le croisement (le "mix") du Muezzin et des cloches proches.
Comme à Jérusalem mais ça c'est une autre histoire.
En Bosnie. Les routes sont pleines surprises. Plusieurs dizaines de kilomètres d'asphalte peuvent se prolonger par une autre dizaine de kilomètres sur une piste roulante puis sur un sentier sympathique qui le devient moins quand les pluies de ces dernières semaines ont rendues ces agréables traversées de forêt en piège à solitaire. Faire le Paris-Dunkerke dans la boue est une chose, parcourir la distance entre Klaj et Bobova seul au milieu d'une forêt magnifique sur un sentier dérapant à plus de 2500 km de chez soi en est une autre (chose).
A ce sujet. Encore une journée pleine pour les yeux. J'ai pointé au hasard un village haut perché comme destination intermédiaire. Au fur et à mesure que la chaussée se rétrécis, je n'en mène pas large. Arrivé au bout ma science et ayant assuré un demi tour dans un garage en surplomb, je décide de préparé mon repas lyophilisé.
Je met au défi quiconque d'avoir un jour mangé son repas avec une vue de cette beauté. Une photo me permettra peut-être un jour de retrouver la mémoire de ce moment béni .
Péripétie d'un autre style : je pointe BOBOVAC. "L'ancienne cité des Rois" clame le routard. Je m'écarte de la route secondaire et monte vers la merveille. Pour monter, ça monte. Il s’agit d'une piste ravinée et portant des cailloux ronds (les pires), puis autant en descente. Arrivé à la cité dite, j'avise un passant qui me dit qu'il y a un "dome" comprenez une auberge à quelques kilomètres. Je m'y rends mais rapidement le bitume se transforme en piste puis en sentier de foret. Bref ! 15 km plus tard (c'est long), j'avise l'établissement et dans un soupir je m'adresse au Ténardiers. Ils me disent que c'est fermé "control securitate" ou quelque chose comme ça.Très belle balade mais la frustration m'a décidé de viser une ville où je trouverai de quoi me loger facilement.
Un camping en pleine ville avec vue sur ma tente de centaines d'habitants des HLM voisines.
Nouvelle expérience !
Je suis à Sarajevo. Ou presque.
Sarajevo.
Restent collées à notre rétine de terribles images. Pas facile d'en effacer la trace.
De loin. Une fois sur place, tout s’efface.
C'est toujours aussi moche mais en moderne. Le gris est parfois rehaussé d'enseignes inconnues mais en général c'est de la couleur locale. Le tout a un charme des années noir et blanc. J'aime cette ambiance, parce qu'elle me rappelle nos voyages à l'Est quand c'était encore communiste et moi jeune. Tellement différent, tellement attachant.
" C'était mieux quand c'était moins bien" .
Tôt, je prends un café turc et des douceurs du coin (du sucre avec du sucre, au four) sur la "place des pigeons" la bien nommée car au de-là des horribles rats à plumes, nous y sommes attablés en nombre. Les vendeurs de toutes sortes installent leur boutique. Les commerces sont encore indigènes. Pas de chaînes de restaurant ni de fringues ne se sont intéressés à ce centre ville. Les périphéries s'en sont chargées et surchargées. Sur des kilomètres.
Comme le clame le Routard : "Cette ville se vit plus qu'elle ne se visite". Le premier abord est au mieux banal, ensuite on profite. Un dernier café turc sur la place Ferhadja servit par ce qui se fait de mieux en terme de mélange des races, le sourire et la silhouette en plus. Je vous donne rendez-vous au Rahatlooklors de votre prochaine visite à Sarajevo.
J'ai du mal à décoller de cet endroit. "Ici, tout n'est que calme luxe et volupté". Là, j'en fais un peu trop...
Lac Bobovac
J'aurai passé ma vie de photographe professionnel à mentir pour mieux dire la vérité. Le
nombre d'usines ou de produits que j'ai embelli ou dont j'ai judicieusement choisi le meilleur angle de vue pour en cacher les misères, ne se compte pas. Le contraire était très rare
(litote)
C'est un métier, c'est une passion.
La photo de mon camp est ce genre de prise de vue. En effet, à droite et à gauche de ma tente, le paysage est toujours aussi joli mais ce qu'on ne voit pas ce sont les baigneurs, leurs bouées, transats de plastique blanc, lunettes de soleil ridicules, cris d'enfants (pleurs), parents qui négocient et ados qui tirent la gueule.
Bref, une plage.
J'avais choisi l'endroit car il était un peu isolé du reste du camp. Je me suis
soudainement senti moins seul. Vers 23 heures.
Le Bosniaque chante. Il chante de longues mélopées. Il le fait en
choeur et avec coeur.
Il le fait fort mais il le fait tard. Il commence tard: fin de journée de plage Il se prépare (souffle des sèches-cheveux
devant la tente), pense au repas du soir, coupe les bûches, les arbres, des forets entières, allume le feu (le brasier), cuits ses quartiers, mange, digère et puis, il chante. Ils chantent. C'est
comme une course relais. D'un coin à l'autre du camp, du lac, de la planète. Ils chantent et connaissent les paroles. TOUS. Quand c'est fini, il y en a un qui sort de sa tente avec un accordéon.
Et là, c'est l'extase, l'hymne à la joie de vivre en Bosnie.
Avec les paroles.
Cette nuit j'ai donc pris ma tente sous un bras et ma moto sous l'autre et nous nous
sommes installés le plus loin possible de cette magnifique démonstration de la chanson populaire Bosniaque : "Hello, this is the vote of Daniel tonight, BOSNIA : twelve points" , Ils ont gagné, agitez les drapeaux !
PS: un
détail m'a échappé, nous sommes samedi. L'Eurovision c'est toujours le samedi soir.
Mostar.
Ville martyre. Encore une !
Le pont de la honte a été reconstruit . C’est marqué partout UE en bleu dessus. Nos impôts
quoi.
C'est vrai qu'il est beau et bien placé au milieu de la rivière et au-dessus de l'eau qui coule. Bon, ben voilà. Il y a autant de
monde que sur le pont des soupirs. Les marchands de souvenirs ne vendent rien d'autre de ce que les autres ne vendent pas non plus. Y a des tongues et des gros ventres. Tiens tiens, de plus en
plus de tchadors voir même des hikhabs...quand ça croise un short au bonnet D on s'attend à des cris d'apostasie, un pogrom et pourtant non, rien.
C'est presque décevant.
Medzugorge. On a le Banneux qu'on peut, on a Lourdes ou pas, Fatima en Lusitanie.
La
Bosnie, après 60 ans de communisme qui a banni toute religion, s'est trouvée un lieu de pèlerinage. Neuf personnes se seraient entretenues avec Marie ou l'inverse. D'où, un lieu pieux et tout
cequi va avec. Les breloques les bondieuseries et les processions. Ici le truc pour se voir pardonné tous ses péchés, c'est de grimper une colline pas piquée des vers, à pied et dans la
caillasse. Les plus fervents le font à genoux sur les pierres coupantes. Ça donne de jolies pizzas.
En
route vers le Montenegro.
Trés vite la route se rétréci et il n'y a presque plus de voitures puis plus du tout. L'impression d'être dans la vallée de la mort. C'est beau et un peu fascinant. On frôle les 40° mais ça passe. Le plaisir de rouler sur les chemins étroits comme un cheveu sur les cartes. Seul au monde.
Un peu d'appréhension et de fascination devant ce décors
grandiose.
Arrivée à la frontière. Je me range derrière la dernière voiture. Tous les conducteurs sont sortis de leur véhicule. Ça promet. Le
Serbe qui me précède me fait signe de dépasser. J'hésite puis me met dans la roue d'un russe qui a moins de scrupules que moi. Nous remontons une file de plus de 3 km qui avance au pas et pas
toujours.
La sortie du pays est rapide. Toujours aussi sympathiques les douaniers. Puis vient la
file suivante. On entre au Montenegro. Alors là c'est sur plus de 8 km que les gens patientent. Une honte. Je n'ai plus de gêne et remonte la file en compagnie d'un Serbe sur sa 1250. Arrivé
à proximité de la barrière nous nous rangeons sagement dans la file mais un automobiliste qui attend surement depuis des heures (des jours) nous fait signe de nous mettre devant lui. Ca nous fait
gagner trois minutes mais le geste est beau. Un seul douanier ronchon pour contrôler ces centaines de voitures. Honte !
Descente vers Kotor et sa baie.
Ce fut joli il y a 50 ans, en Noir et Blanc du temps du Sceptre d'Otokar. Aujourd'hui la saison touristique est chaude et je décide de ne pas rester plus d'une nuit. Un coin magnifique à éviter.
Une nuit courte car elle a commencé à une heure pile. Quand les trompettes, les saxos et les choeurs se sont tus. Un orchestre de plage, une sono d'enfer et pourtant le camping était loin et dans une zone calme. Le contraste je suppose. Décidément ils aiment chanter dans ces pays. Les plaisirs simples. Bref, en route en attaquant ce qu'ils appellent les Scenic routes (il y en 6 dans le pays). La chaleur est intense et la traversée de Budva n'apporte rien qu'une belle bouffée de pollution.
Plusieurs dizaines de kilomètres entre montagne (en haut) et mer (en bas), le contraire serait étonnant. Difficile de se lasser des paysages. Frustration de ne pouvoir les photographier un à un.
Podgorica. Ville mart....non ville moche. Le routard dit pareil donc... Une ville dont le quadrillage fait tourner en rond après quelque chose de sympathique. A tout hasard un énième Eglise orthodoxe. Même pas vieille et même pas en ruine. Le tour de France a son jour de repos, j'ai le mien dans un hôtel pour me remettre d'aplomb. Un car d'israéliens occupe une partie de mon étage. Des kippas. Manquait plus que ça.
Ostrog. Encore une assemblée de supporteur de la croix. Celle qui est double et cassée sur le dessous.
Le site est magique et les boutiques à icônes et à bougies font de bonnes affaires avec les pieux. Et des pieux il y en a, des cars entiers. Petits cars Beaucoup de plaques Serbes et quelques Russes. Je ne m'attarde pas. Dévaler les multiples lacets qui ont mené au monastère et prendre une route-cheveu sur la carte. Une sorte de lien entre deux axes plus importants. Ce sont donc une trentaine de kilomètres au milieu de nulle part et seul à en partager les merveilles et la minuscule route.
Arrivée dans un parc national avec un relief rare. Fait de collines à perte de vue avec des rochers qui affleurent. Le tout parsemé de petites fermes toutes-en-toit, le tout sur fond de montagnes superposées. La légère brume qui entoure celles en arrière plan les rend encore plus lointaines. Et pas un chat. Quelques jolies vaches au milieu de la route. On est en Europe pourtant et tout ça me semble si lointain.
Pluzine. Gigantesque amphithéâtre autour d'un lac vert avec, sur les flancs, un village en rouge et blanc. Quelques travaux qui promettent un avenir florissant à ce qui aujourd'hui un bourg. On est à plus de mille mètres et il fait un bon 35° venteux qui rend tout beau. On reste rêveur devant l'alignement des chasses neige sur le parking communal.
Tara Canyon. Alors là chapeau ! D'habitude dans les descriptions touristiques il faut diviser par deux ou trois. Dans le cas de Podgorica il fallait même diviser par dix les appréciations des guides. Et encore. Mais là, tout est à multiplier car aucune description n'arrive à la cheville de ce que j'ai vu. Je me méfiais déjà de la dénomination Canyon. Ayant vu le Grand, je regarde en général les petites choses comme le Verdon, le Nin Glin Spo ou les Calanques, avec un peu d'ironie sur le foin qu'on en fait.
Tara Canyon c'est tout sauf une caricature de guide touristique, c'est beau, c'est grand et c'est pour soi tout seul. On ne croise que quelques cyclistes sur cette route de plusieurs dizaines de kilomètres qui ressemble à une piste cyclable de luxe. Pas de cyclistes assistés ici. Il n’y a pas de bornes ou de café terrasse pour recharger ses batteries. Pas de volts, des jarrets, pas de watts, des mollets.
A l'est du Canyon il y a une vaste plaine pleine de trous d'obus (c'est une image, les Serbes ne sont pas venus jusqu'ici). On dirait un terrain de golf vallonné avec des bunkers et des roughs par milliers. Je fais plus de 30km le long de ce décor de création du monde et il en reste encore tout plein. A rebrousse chemin, à l'ouest du Canyon, il y a...le canyon. Profond, large, boisé et long à l'infini de ce que la brume laisse voir. Les bords sont à pic et donnent le vertige. Grande émotion devant cette nature hors dimension. Et quelques pincements car il ne faut décidément pas se louper de plus de 20cm.
Une nuit sans bruit dans un chalet au centre d'un plateau près du Canyon. Déjeuner compris. Seul au monde. Et puis la route, la voie vers l'absolue beauté du paysage. Je prenais la Corse comme point de comparaison le plus haut dans la hiérarchie des merveilles. Là j'hésite car après la journée d'hier et les kilomètres parcourus depuis mon chalet de nuit jusqu'au pied du massif, ma hiérarchie vacille. Sans casque, la plupart du temps en roue libre. Sans bruit sans moteur et sans soucis.
Le camping sauvage est la règle mais peu de tentes.
Une Slibovic au petit déjeuner. Je n’ai pas tout bu.
Kosovo. Bon ben chemin faisant, en cherchant un camping, je suis tombé sur un poste frontière. Le no man's land était tellement beau que je n'avais pas vu les kilomètres passer.
Et je passe le poteau rouge et blanc.
Je suis donc encore une fois dans un pays qui existe peu. Il n'est pas reconnu par l'ONU et tout un tas de conventions dont celles qui lient les assureurs. Je ne suis donc plus assuré. Quelle belle sensation de liberté avec le petit pincement qui va avec sans quoi à quoi bon transgresser.
Peja ou Pecs. Première ville. Premières sensations. Une ambiance de Kasbah (on est de nouveau en pays d'islam). Tout est compris dans le prix, la façon de conduire, de marcher dans la misère avec des manières de princes et de princesses. Ne pas gérer ses détritus. Des boutiques de luxe devant lesquelles il est difficile de s'arrêter à cause de l'odeur des poubelles jetées en tas sur le trottoir. Et avec 40° à l'ombre ça fouette les instincts de survie. Impossible de garder son enthousiasme. Première ville premières impressions. Souvent démenties ou oubliées.
La route est vivante et moi je suis content de l'être encore.
Pas de photos. Pas envie et rien de beau ni de remarquable. La route et encore la route. C'est le chemin qui compte pas le but. Une fois de plus. Je n'ai pas envie de m'arrêter pour reposer la monture.
Manger est une punition et dormir du temps de route perdu.
Le Kosovo n'était pas un choix, j'y suis allé un peu par hasard. Compliqué de faire partager mes impressions. J'erre sans but et choisi un méchant hôtel car la circulation m'a épuisé. La plaine est encombrée et les conducteurs à leur aise avec les règles de conduite à droite, je crois. Pas sûr. Ils rognent sur le budget ampoules de clignotants. Il me reste quand même une interrogation qui ne trouve aucune explication. Ou alors simpliste qui me fera encore passer pour un réac. J'assume. Néanmoins. Comment justifier la présence d'innombrables, je répète, innombrables voitures de très grand luxe dans ce pays le plus pauvre d'Europe. Je parle là des derniers modèles des grandes marques. J'ai cru un moment que les jeux olympiques avaient lieu sur les routes du Kosovo à force de croiser moultes anneaux aux allures olympiques sur les calandres. Maserati, Porsche, Mercedes et Audi aux allures de plus en plus agressives. Raides neuves. Propres comme un Cent neuf car si le bitume manque parfois, il y a pléthore de car wash pour en compenser l'absence.
Il y a des priorités et elles ne sont pas de droite.
Avec Audi plus il y a de Q plus y a de plaisir !
Je roule ce matin vers la Macédoine du Nord. J'avais aimé le conflit entre ce petit pays et la Grèce qui ne supportait pas le choix de Macédoine car elle en revendiquait l'usage unique pour une de ses provinces. Athènes avait obligé Skopje (la capitale) à rebaptiser son pays. Cela devint Macédoine-du-nord en un mot. Trente ans de conflit pour un article et un quart de rose des vents.
J'avais envie de voir sur place. J'y suis presque. Au sommet d'une montagne genre 1000 mètres, toujours au Kosovo. Il est 8h00.
Bon Dieu, j'ai vraiment du mal à ne pas penser aux petites boîtes de légumes de chez Delhaize qui portent aussi ce nom.
Passage de frontière. Je suis seul et ça passe facilement. Et me voici en MDN, rien ne change, sauf les plaques minéralogiques qui sont souvent CH. Des Suisses en vacances qui rivalisent de rutilance et de posture. Quelques locaux aussi.
Les villes traversées sont toujours aussi sales, puantes et poussiéreuses mais ne manquent pas de charme et pourtant rien n'est beau. Faut s'habituer à l'odeur, ce n’est pas gagné. Je ne généralise pas je constate.
Aux sceptiques je dis : venez ici pour me contredire...
Trois pays traversés et partout ce gâchis permanent des décharges sauvages. Pas un mètre de nature n'est épargné, les bouteilles plastique de toutes les couleurs, les déchets de construction, les conteneurs qui débordent et sont éventrés par les bestioles qui voient là une source inépuisable de nourriture. C'est curieux comme les sensations et les odeurs ressemblent à ce qu'on peut avoir dans le nez en permanence en Inde.
Poubelles de tous pays, pourrissez-nous !
Skopje. Là, ça sonne comme le Sceptre d'Ottokar.
J'ai parfois envie de photographier les panneaux de certaines communes comme Petfr ou Sklnjec. Ce sont de jolies caricatures. Tous ces mots en consonnes. Le jeu de Scrabble doit revoir la ventilation de ses carrés pour s'adapter.
Langage qui me passe complètement au-dessus de la tête. J'ai vu des Croates parler à des Albanais et des Serbes reprendre la conversation et moi au milieu qui regarde comme on regarde un feu ouvert.
Il y a eu, un jour, un seul pays. Après la guerre 40-45.
L'attitude équivoque de certains (litote) envers Adolf et ses acolytes a mis Tito en 1945 sur un trône qui avait des allures de chaudron. Tito avait été antifasciste. Tito avait la faveur des Soviétiques vainqueurs des Nazis. Avec Staline ils se sont assis sur les différentes spécificités de ces peuples. On a réuni toutes ces différences en une nation, la Yougoslavie.
Quand le grand frère Rouge a perdu pied et que le Rideau s'est levé, le couvercle de la casserole a sauté et tout le monde a cherché à rattraper le temps perdu en communisme. Et la guerre advint. De 1992 à 1995 avec ses bourreaux, ses victimes et quelques lâchetés européennes.
Il est facile de critiquer l'attitude des gouvernements d'aujourd'hui en Hongrie, Pologne, Roumanie, Kosovo, Albanie. C'est faire peu de cas de la lente digestion de 50 ans de répression, d'occupation, délation, trahison d'un système qui était basé sur le mensonge, la dette, l'esclavage : le communisme.
Ce communisme auquel les plus purs ont cru et que les plus pragmatiques on fui a fait faillite et la reprise après une banqueroute est toujours périlleuse et faite d'aller et retour.
La révolution Française, Bonaparte, la Commune, la Restauration, la République, le Maréchal, De Gaulle, la Cinquième. Autant d'allers et retours de la gauche à l'extrême droite sur plus de 250 ans.
Et tout cela peut encore être remis en question demain.
Skopje disais- je. Capitale de la Macédoine du Nord. Parsemée de bâtiments gigantesques aux allures Néo-classiques. La statuaire est omniprésente. De qualité moyenne et un peu prétentieuse. Il y en a partout. Je me promène quelques heures dans cette ville. C'est peut-être un hasard mais les rues sont désertes. Le seul quartier animé est celui du vieux bazar le bien nommé. Boutiques d'un autre âge, commerces désuets, beaucoup de vendeur d'or. La meilleure façon pour un modeste de mettre de l'argent de côté et de le garder sur soi. Beaucoup de Roms y négocient leurs achats. Le tout est charmant et agréable. Je me fais raser à l'ancienne, blaireau et coupe-choux.
Impeccable et je sens bon.
Je continue ma visite par le quartier des commerces "normaux" avec piétonnier et vitrines. Pas un chat. Personne, nib. Il y a parfois de fausses bonnes idées et la transplantation d'un concept ne prend pas toujours. J'avais constaté le même phénomène en Slovaquie où " le plus grand mall de l'est de l'europe" avec ses boutiques de luxe était complètement vide. Le greffon n'avait pas pris. Le pouvoir d'achat n'est pas toujours un droit que la démocratie octroi, cela reste un phénomème économique. Il y a toujours un jour où l'on tire un trait et où l'on fait ses comptes.
Je chemine vers l'Albanie et son terminal.
Oups ! Je passe au Kosovo en pensant être déjà en Albanie. Mea Culpa, je ne consulte pas de carte et quand je le fais, je me rends compte que tout est un peu emmêlé autour du Lac Orhid. Bref, je suis au Kosovo pour quelques kilomètres avant de rentrer en Albanie. Passages de douanes paisibles par 40°. A l'entrée du pays j'ai une courte conversation avec un gendarme français qui est en renfort sur une douane dans le cadre de la KFOR. Entrée en Albanie par la toute nouvelle autoroute qui fend un massif montagneux. C'est un vrai plaisir de rouler sur un billard car en termes de route si la Belgique est tristement célèbre pour leur état, les pays traversés n'ont rien à lui envier. Ils ont peut-être des excuses que nous n'avons pas.
On passe du billard au stock car.
Ce n'est qu'un faible aperçu de ce qui m'attend.
La première ville Albanaise est comme toutes les villes frontières, un peu louche. Ce n'est pas qu'elle soit plus mal fréquentée. C'est toujours une première impression et donc tout une série de codes qui nous échappent. Des regards et des attitudes qui changent sur quelques kilomètres.
"Tu vas en Albanie ?"
M'a t-on demandé avec une pointe de frayeur dans l'intonation.
Ben oui et ça fait 50 ans que j'y pense.
A 8 ans, pour ma communion j'ai reçu un transistor. Pas de FM à cette époque, des ondes moyennes (RTBF, BRT), des ondes longues (RTL, Europe 1 et déjà Radio Inter) et puis...des ondes ultra courtes.
Aaaaah ! les UKW, elles étaient capricieuses, elles arrivaient puis disparaissaient et revenaient comme une spirale de sons. Instables, chuintantes et accompagnées de sortes de brouillage qui en multipliait le charme de l'éloignement.
Comme un cliché suranné je me vois sous les couvertures avec un petit écouteur à scruter les ondes venues de pays mystérieux qui parlaient des langues que je ne connaissais pas.
Trois fois par semaines il y avait Radio Tirana. J'avais fait une petite marque sur le pas de l'aiguille de mon petit transistor pour en retrouver la longueur d'onde.
La dame qui parlait dans ce poste passait de longues minutes à énoncer toute une série de statistiques auxquelles je ne comprenais pas grand-chose mais au ton de sa voix et par son intonation, je comprenais que c'était très bien et que son pays produisait mieux que tous les autres pays du globe, du Chrome (elle prononçait "kromme") du Manganèse et de l'Acier. Ça n'avait aucun intérêt si ce n'est de venir de très loin, d'un pays dont personne ne parlait et qui n'avait que moi comme auditeur francophone car la dame parlait en français. Un joli français d'école bien appris.
Radio Tirana. Tout un poème et comme beaucoup de poésies, il n'en fallait rien comprendre. Simplement se laisser captiver par l'accent tout en "r" roulés de la dame et son enthousiasme à dérouler des chiffres (surement exagérés) qui n'intéressaient personne.
A moins que cela ne fut un code à destination des espions albanais qui à l'instar de Radio Londres comprenaient ces chiffres comme autant de consignes.
Peut-être qu'à mon insu, j'ai entendu sans la comprendre la date du débarquement des soldats de la vaillante armée d'Enver Hoxha.
Sacré Enver ami de Staline, ennemi de Kroutchev, allié à la Chine jusqu'au jour où à l'initiative de Nixon, les pongistes états-zuniens ont rencontrés leurs homologues Chinois. Dès ce jour, ne sachant plus avec qui s'allier car se sentant trahis par ses anciens amis, notre Enver se retourna contre son peuple et lui dénia toute liberté. Politique, syndicale et de culte. Encore une "belle" victoire du Socialisme Populaire autrement dit du Communisme.
Je suis hébergé à 1880m d'altitude dans une des rares bâtisse en blocs et pierres de la région. Magnifiquement bien située.
D'un coup la température passe de 40° à 30° en venant de la plaine.
Un visiteur de l'auberge me raconte que dans le cadre trouble de la Kuma (vendetta) il n'était pas rare que votre ennemi boutte le feu à votre maison pour un mot de travers une dette, une parole non tenue ou un affront. Ces maisons en durs étaient une réaction d'auto-défense préventive de la part des plus riches, des plus malins ou des plus agressifs...
L. m'explique que le gouvernement a mis en place des structures de médiation afin d'éviter cette Kuma qui au fil des siècles a fait plus de dégâts que le covid et la grippe espagnole réunies.
Ce sont les relents de ces règlements de comptes qui ont ternis pendant de longues années la réputation des Albanais en Belgique.
D'où la question mouillée de crainte : " tu vas en Albanie ? "
Pourtant dès les premiers kilomètres je constate que les abords des routes et des villages sont soignés, propres et entretenus. A part quelques décharges au long de la route (n'oublions pas les nôtres avant la création des RecyParks ) le pays est le plus soigné de tous ceux traversés exception faite de la Suisse bien sûr. Je reste trois jours dans ma montagne à regarder Martine à la ferme. Ici on mange on se repose et on dort m'explique un peu effrontément la fille de la maison, « no internet here ». On fera sans et ce n’est pas plus mal.
Là c'est l'heure de de l’Tirana.